Beaucoup de plantes aquatiques introduites en Europe pour agrémenter les aquariums et les bassins de jardin ont un potentiel invasif important.
Elles sont capables de pousser et de proliférer très rapidement, en particulier dans les eaux riches en nutriments. Certaines d’entre elles vont même jusqu’à former des tapis denses à la surface des étangs étouffant toute forme de vie aquatique. Leur décomposition rend l’eau trouble et s’accompagne d’un envasement accéléré des pièces d’eau. Elles compliquent singulièrement l’entretien des bassins de jardins tout en représentant une menace importante pour la biodiversité des milieux humides.
Privilégiez le plus possible les plantes aquatiques locales
De nombreuses plantes aquatiques indigènes sont disponibles en jardineries pour agrémenter et veiller à l’équilibre des bassins de jardins et des aquariums. Parmi celles-ci, il existe toute une série d’espèces d’exception qui aident à oxygéner, à filtrer et à équilibrer l’eau telles que le cornifle immergé (Ceratophyllum demersum), la pesse d’eau (Hippuris vulgaris), la menthe aquatique (Mentha aquatica), le populage des marais (Caltha palustris), la salicaire commune (Lythrum salicaria), l’iris des marais (Iris pseudacorus), la massette à larges feuilles (Typha latifolia) et plusieurs espèces de nénuphars. Ces plantes permettent de neutraliser les excès de nutriments dans l’eau et contribuent à réduire le développement des algues filamenteuses.
Ces espèces locales constituent autant d’alternatives intéressantes pour chacune des plantes exotiques envahissantes qui ont été retirées du commerce du fait des dommages environnementaux qu’elles provoquent.
Le cornifle immergé (Ceratophyllum demersum) constitue une très bonne alternative aux différentes espèces d’élodées (Elodea spp) dans le but d’assurer l’oxygénation, de limiter la prolifération des algues et de favoriser le développement de la faune aquatique dans les plans d’eau. Il peut aussi être utilisé comme plante oxygénante dans les aquariums d’eau froide car ses feuilles coriaces ne sont pas consommées par les poissons. Il nécessite toutefois d’être taillé à l’automne pour éviter un développement trop important.
Photo 1 : Etienne Branquart. Elodée. Photo 2 : Bertrand Bui. Cornifle immergé.
Le populage (Caltha palustris) remplace avantageusement les jussies (Ludwigia spp.) dont le développement particulièrement exubérant met en péril l’équilibre des milieux aquatiques. A installer dans les eaux peu profondes en bordure des plans d’eau.
Photo 1 : Etienne Branquart. Jussie à grandes fleurs. Photo 2 : Robert S Remie. Populage des marais.
Une touche d’exotisme ?
En matière de plantes aquatiques, plus encore que pour les végétaux terrestres, la règle est d’utiliser au maximum les espèces locales. La plantation d’espèces exotiques peut toutefois être envisagée dans des conditions bien particulières. Il est souvent nécessaire, par exemple, d’utiliser des plantes exotiques dans les aquariums d’eau chaude. Et pour les bassins de jardin, mieux vaut toujours s’informer auprès des professionnels avant d’envisager l’utilisation de plantes exotiques !
Retrouvez une liste plus complète de plantes alternatives.
En choisissant des plantes aquatiques indigènes pour nos plans d’eau, nous pouvons à la fois réduire le travail d’entretien de ces derniers et limiter le risque de voir de nouvelles plantes envahissantes s’échapper dans l’environnement.
En adoptant une approche responsable et éclairée dans nos choix de plantes, nous pouvons tous jouer un rôle essentiel dans la protection de notre environnement pour les générations futures.