Araignées, écrevisses, crevettes, poissons, grenouilles, salamandres, serpents, geckos, perruches, gerbilles, écureuils… De plus en plus de nouveaux animaux de compagnie originaires des quatre coins du monde sont disponibles dans les animaleries et sur les sites de vente en ligne.
Mais lorsque la responsabilité de la garde de ces animaux exotiques ou de leur progéniture devient trop lourde à porter, leur propriétaire peut être tenté de les relâcher dans la nature. Ce geste peut toutefois avoir des conséquences désastreuses sur notre biodiversité ainsi que sur le bien-être des animaux abandonnés dans un nouvel environnement.
Survie précaire des animaux relâchés
Les animaux exotiques, une fois relâchés dans la nature, sont confrontés à un environnement et à des conditions de vie bien différentes de celles qu’ils ont connues en captivité. La plupart de ces espèces ont très peu de chances de survivre dans la nature faute de pouvoir trouver de la nourriture, de se protéger des prédateurs ou de résister aux aléas climatiques.
Impact désastreux sur les espèces et les écosystèmes
Mais il arrive que certains animaux exotiques parviennent à survivre, à s’établir et à se multiplier dans la nature. Leur prolifération s’accompagne de conséquences désastreuses pour les espèces locales et perturbe en profondeur l'équilibre naturel des écosystèmes. Les perruches à collier, par exemple, entrent en compétition avec les autres espèces d’oiseaux pour l’occupation des cavités de nidification dans les vieux arbres. Les grenouilles taureaux et les xénopes lisses dévorent les œufs et les têtards des autres amphibiens. Quant aux bernaches du Canada, elles détruisent la végétation et polluent les plans d’eau là où elles prolifèrent.
Dernière photo : Holger Krisp
Des maladies fatales pour les espèces locales
Les animaux exotiques abandonnés dans la nature sont souvent introduits avec tout un cortège de parasites et de maladies. On trouve parmi ceux-ci de nouveaux agents pathogènes qui sont souvent mortels pour les espèces locales, dépourvues de défenses immunitaires appropriées. Ils ont pour nom peste de l’écrevisse, poxvirus de l’écureuil, ranavirus des amphibiens ou ver rond du raton laveur.
Salamandres en péril !
La population hollandaise de salamandre tachetée s’est récemment effondrée, jusqu’à frôler l’extinction. En cause ? BSal, un champignon pathogène microscopique d’origine asiatique qui détruit leur peau et les tue à petit feu. Cette maladie est arrivée accidentellement en Europe suite à l’importation de tritons chinois et japonais à destination de nos aquarium. Des animaux à n’introduire sous aucun prétexte dans la nature.
Photo : Jonas Virgo
Un comportement responsable : contacter les refuges animaliers et les magasins spécialisés
Face à la question "J'ai un animal exotique et je ne peux plus m’en occuper, que faire ?", la meilleure réponse est de contacter les refuges animaliers spécialisés dans la prise en charge des animaux de compagnie. Ces refuges ont l'expertise nécessaire pour accueillir et soigner les animaux exotiques de manière appropriée. Vous pouvez également vous adresser aux animaleries et magasins spécialisés pour tous renseignements et éventuelle prise en charge.
Bon à savoir : l’introduction d’animaux exotiques dans la nature réglementée
Pour prévenir les dommages exposés ci-dessus, toute introduction d’animaux exotiques dans la nature est formellement interdite sauf autorisation exceptionnelle délivrée par le Département de la Nature et des Forêts. Seuls les repeuplements de truite arc-en-ciel, de carpe commune, de sandre et de faisans de Colchide font exception à la règle.